La table de Vincent

L'histoire d'Arthur Cantillon

Il existe à Pommeroeul une rue Arthur Cantillon.

 

Dans cette rue se trouve une vieille maison qui porte une plaque de cuivre à côté de la porte d'entrée. Cette plaque annonce aux passants que dans cette maison a vécu Arthur Cantillon, bourgmestre et poète!

Cette maison  je la connais bien : j'y habite.

Vous comprendrez donc que je me suis naturellement intéressé à ce bourgmestre-poète...

 

 

 

QUI ETAIT DONC ARTHUR CANTILLON?

 

Arthur-Adolphe-Joseph Cantillon vient au monde le 31 mai 1893, à Pommeroeul. Son père y dirige une fabrique de chaussures qui tourne plutôt bien. D'ailleurs cette fabrique donne du travail à pas mal de monde dans le village.

C'était alors une période assez faste pour la famille Cantillon. D'après une vieille dame du village lointainement parente d'Arthur, il se donnait de belles fêtes dans cette maison. On y faisait parfois venir des musiciens et l'on aimait recevoir!

 

Arthur est rapidement attiré par les livres, par l'écriture également. Cependant, il faut qu'il se prépare à prendre la succesion de son père à la fabrique. Il ira donc étudier à Mons, à  la section préparatoire de l'Institut Commercial des Industriels du Hainaut, à Warocqué.

En 1910, son père est victime d'une thrombose cérébrale. Arthur doit abandonner ses études et reprendre la direction de la Fabrique de chaussures. Il n'a que dix-sept ans, et ses rêves se portent plutôt vers la littérature et la politique( à gauche d'abord, à droite ensuite!)

Du haut de ses dix-sept ans, il tente donc de reprendre la fabrique, mais n'abandonne pas la littérature : il écrit, il participe à des rencontres d'intellectuels. Il publie, à compte d'auteur une plaquette "Cantilènes " et fonde la revue Flamberge.

 

La première guerre mondiale est déclarée. Arthur est grand et semble putôt costaud, pourtant sa santé reste fragile. Il n'ira pas lutter sur le champ de bataille, sa santé ne lui permet pas. Il se consacrera alors à des oeuvres de charité. Il veut se rendre utile. En 1917, il dirigera les services de ravitaillement de Pommeroeul.

Fin de la guerre.

 

Arthur Cantillon se consacre autant qu'il le peut à l'écriture. Il publie des recueils de contes, et de la poésie. Il s'intéresse également au théâtre.  Il dirige le "Cercle dramatique St Eloi", à Pommeroeul. Il est le moteur d'une poignée d'amateurs qu'il met en scène, qu'il dirige, pour qui il écrira des pièces et des adaptations. En 1918, il adapte le "Père Goriot". En 1922, il écrit "Robinson".

Pendant ce temps, la fabrique de chaussures commence à vaciller. Arthur n'a peut-etre pas la bosse des affaires! Les jours fastes ne sont déja plus que des souvenirs.

Arthur n'arrête pas : il veut écrire, il veut rencontrer d'autres artistes. Mais la politique l'intéresse également. En 1921, il fait campagne avec les libéraux.

En 1925, il reçoit le "Prix du Hainaut" pour la littérature, prix qui récompense ses efforts pour la promotion des lettres dans sa région.

En 1927, le voilà élu bourgmestre de Pommeroeul.

Mais les affaires vont mal, la fabrique de chaussures est au bord du gouffre En 1928, c'est la faillite. Sur le  marché de la chaussure, on voit arriver la conncurrence étrangère. Arthur essaie de sauver le patrimoine familial. Peine perdue. Il faut vendre, tout vendre : le bâtiment, la maison, le matériel, les machines, tout y passe.

Arthur est dans la dèche. Il retrouve un poste de rédacteur artistique et littéraire au journal "L'Indépendance belge".

En 1932, il clôture son mandat de bourgmestre. Il vit à Bruxelles, dans un petit meublé. Il diversifie ses activités, mais sa santé reste mauvaise.

En janvier 1933, il fait froid. Arthur répète une pièce avec une troupe d'amateurs. Le local de répétition est glacé. Arthur a froid. Il est fatigué, il ne se sent pas bien. Il a une bronchite, une bronchite qui ne le quitte plus. Son coeur en prend un coup.

Le 8 mars 1933, Arthur Cantillon quitte ce monde dans une clinique bruxelloise. Ses obsèques se déroulent à Pommeroeul, son village natal.

 

Aujourd'hui, à Pommeroeul, à la rue de Ville, se trouve le cimetière. C'est là qu'il repose. Il ne s'y trouve qu'une petite stèle avec son nom et ses dates. Si vous passez par là, dépéchez-vous d'aller vous recueillir sur sa tombe. Un avis communal annonce que la concession "a perpétuité" prend fin le 31 décembre 2010...

                           

 

 



01/02/2011
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